Ref. Ares(2022)3561818 - 10/05/2022
PARTENARIAT STRATÉGIQUE ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE
DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE DANS LE DOMAINE DE L’ÉNERGIE
Procès-verbal
Réunion des groupes d’experts « Gaz » et « Electricité, énergies nouvelles et
renouvelables et efficacité énergétique », le 9 Novembre 2021 par visioconférence
La réunion des Groupes d’experts « Gaz » et « Electricité, énergies nouvelles et
renouvelables et efficacité énergétique » s’est tenue, par visioconférence, le 9 novembre 2021
sous la co-présidence de M. Miloud Medjelled, Directeur Général de la Prospective du
Ministère de l’Energie et des Mines et
, Chef de l’Unité « politique de
voisinage et relations internationales » de la Direction Générale Energie de la Commission
européenne.
La réunion a été dédiée au sujet du « Développement de l’hydrogène à faible intensité de
carbone et durable : stratégies à l’horizon 2030 et au-delà, perspectives de coopération UE-
Algérie ».
La réunion a regroupé du côté algérien les représentants des Ministères des Affaires
Etrangères, de l’Energie et Mines, de la Transition Energétique et des Energies
Renouvelables, de Sonatrach, d’Alnaft et de l’Ambassade d’Algérie à Bruxelles et du côté
européen, les représentants de la Direction générale « Energie » et de la Direction générale
« Voisinage » de la Commission de l’Union Européenne, ainsi que du Service européen de
l’action extérieure et de la Délégation de l’Union Européenne en Algérie (la liste des
participants est jointe en annexe).
Les co-présidents, dans leurs interventions d’ouverture, se sont félicités de la relance du
dialogue énergétique entre l’Algérie et l’Union Européenne et de la poursuite des échanges
au niveau des groupes d’experts après la réunion, qui a été très utile et intéressante, du 21
octobre du groupe « gaz ». Ils ont convenu que le sujet de l’hydrogène s’inscrit parfaitement
dans le contexte actuel, où toute l’attention est vers la COP 26 à Glasgow. La partie algérienne
a confirmé que le développement de l’hydrogène, notamment « vert », est l’une des priorités
du gouvernement ; elle a réitéré l’intérêt à coopérer dans ce domaine avec les partenaires
internationaux, notamment l’Union européenne.
Les discussions se sont poursuivies par des présentations sur les stratégies et les initiatives
relatives à l’hydrogène de l’Union européenne et de l’Algérie.
La stratégie de l’UE
La partie européenne, dans sa première présentation, a souligné que la stratégie sur
l’hydrogène, s’inscrivant dans le cadre du Pacte Vert pour l’Europe et du paquet « Fit for 55 »,
qui vise à réduire les émissions de 55% par rapport au niveau de 1990, combine les objectifs
de contribuer à la décarbonation et de créer des opportunités économiques, de croissance et
d’emploi. L’objectif est de développer 40 GW au sein de l’UE à l’horizon 2030, mais aussi,
dans la dimension internationale, de travailler avec les partenaires de la rive Sud de la
Méditerranée pour le développement de 40 GW dans cette région.
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La partie européenne a souligné que l’Algérie a des atouts très importants dans ce domaine :
notamment, l’énorme potentiel d’énergie solaire, l’infrastructure de transport de gaz par
gazoducs, l’importante expertise dans le domaine de l’énergie.
En répondant à une question de la partie algérienne concernant le développement du marché
de l’hydrogène en Europe, la partie européenne a répondu que plusieurs initiatives sont en
train d’être prises pour développer le marché et la demande. L’Algérie suivra les perspectives
d’évolution du marché européen de l’hydrogène et se préparera pour développer des
capacités de production d’hydrogène et répondre aux opportunités d’exportation, en
s’appuyant sur un cadre de promotion de l’investissement offrant les conditions de
développement de partenariats gagnant-gagnant.
La partie européenne a ensuite présenté dans les détails la stratégie de l’UE sur l’hydrogène,
axée sur trois échéances (2024, 2030 et 2050) avec des objectifs ambitieux. La stratégie
européenne prévoit d’utiliser notamment le levier législatif et règlementaire pour créer un
marché tiré par la demande. L’adoption de cette législation donnera une visibilité au secteur
privé et aux investisseurs qui pourront faire leurs choix d’investissement avec la confiance
que le marché sera développé. D’autres questions liées à la règlementation du marché de
l’hydrogène sont en cours de discussion et la Commission européenne présentera en
Décembre une proposition législative qui devra ensuite être adoptée par le Parlement
européen et le Conseil. Au même temps, il faut reconnaitre que l’écosystème pour l’hydrogène
durable n’existe pas encore en Europe, il n’est donc pas possible de définir dans le détail
toutes les règles qui régiront cet écosystème dans le futur, il faut garder une certaine flexibilité.
La stratégie de l’Algérie
La présentation de la partie algérienne a mis en exergue que l’Algérie a déjà une solide
expérience dans la production d'hydrogène « gris », qui est utilisé notamment pour la
production d'ammoniac et d'urée pour les engrais. Les études et les estimations montrent que
l'hydrogène « vert » sera, à terme, moins cher et plus compétitif par rapport à d’autres
méthodes de production. La production d'hydrogène bleu est conditionnée par la résolution
de la problématique de séquestration et/ou la valorisation du CO2.
L'Algérie a des atouts qui en font un acteur potentiellement important dans la production
d’hydrogène « vert » : l’énorme potentiel pour la production d’énergie solaire et
photovoltaïque, la possibilité d’utiliser les gazoducs existants (qui devraient être adaptés au-
delà de certains pourcentages d’hydrogène) pour l’acheminement vers l’Europe et l’expertise
avérée dans le secteur de l'énergie à condition de réunir tous les facteurs favorisant
l'émergence d'une demande assurant la rentabilité économique sur le long terme.
Des études montrent que l'hydrogène « vert » produit en Algérie pourrait être, en 2040, la
solution moins chère (moins de 1 USD par Kilo) pour approvisionner l'Europe (les études se
réfèrent à l'Allemagne).
Conclusions
Les co-présidents ont noté que les intérêts et les priorités des deux parties sont très bien
alignées et qu’il y a le potentiel pour une coopération importante dans l’intérêt mutuel. La
partie algérienne a souligné, en particulier, son intérêt à renforcer la coopération, notamment
à travers une assistance technique, le développement de projets pilotes qui puissent couvrir,
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en particulier, les questions liées à la Recherche & Développement et la maîtrise
technologique sur toute la chaine de valeur de l’hydrogène vert, depuis la production, le
stockage, le transport et les applications. D’autres questions d’intérêt incluent le cadre
juridique et règlementaire, la sécurité et les aspects HSE, ainsi que le développement du
marché.
Il a été convenu également d’intégrer la programmation de l'assistance technique dans le
cadre de la synergie UE, notamment à travers le projet régional d'appui au réseau
méditerranéen de développement des molécules vertes.
Sur proposition de la partie européenne, une feuille de route sera établie de commun accord
par les deux parties afin d’intégrer dans un même document les différentes initiatives
planifiées et les étapes du travail à réaliser ensemble dans ce secteur pour concrétiser et
donner suite à cette réunion.
Pour la prochaine réunion du groupe d’experts « électricité, énergies nouvelles et
renouvelables et efficacité énergétique », il est confirmé que l’ordre du jour sera dédié au
développement des énergies renouvelables et aux questions des investissements et des
partenariats industriels, avec la participation à la réunion des acteurs de l’industrie
européenne et algérienne. Pour la partie européenne, l’association Solar Power Europe
souhaite présenter leur récent rapport sur les opportunités pour le secteur de l’énergie solaire
en Algérie. La réunion aura lieu la semaine du 13 décembre, probablement le 14 ou 15. La
date et l’ordre du jour détail é seront confirmés rapidement par échange d’email.
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