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Traduction 
C-299/14 - 12 
Observations de la Pologne 
Affaire C-299/14* 
Pièce déposée par:  
la République de Pologne 
Nom usuel de l’affaire:  
Garcia-Nieto e.a. 
Date de dépôt:  
1er octobre 2014 (original) 
 
Observations écrites de la République de Pologne présentées conformément à 
l’article 23 du protocole sur le statut de la Cour de justice et relatives à une 
demande de décision préjudicielle dans l’affaire C-299/14, Garcia-Nieto e.a. 
(juridiction nationale: Landessozialgericht Nordrhein-Westfalen  –  Allemagne). 
[Or. 2] 
Table des matières 
I. EXPOSÉ DES FAITS ET QUESTIONS PRÉJUDICIELLES ............................ 2 
II. POSITION DE LA RÉPUBLIQUE DE POLOGNE .......................................... 3 
II.1. Première question ......................................................................................... 3 
II.2. Deuxième question ....................................................................................... 4 
III. PROPOSITION DE RÉPONSE ........................................................................ 8 
 
 
* Langue de procédure: l’allemand. 
 
FR 

AFFAIRE C-299/14 – 12 
[Or. 3] 
I. EXPOSÉ DES FAITS ET QUESTIONS PRÉJUDICIELLES 

La demande de décision préjudicielle dans l’affaire C-299/14, Garcia-Nieto e.a. a 
été présentée par une juridiction allemande (Landessozialgericht 
Nordrhein-Westfalen)  dans le cadre d’une  procédure relative à une demande 
d’octroi de prestations visant à garantir des moyens de subsistance en application 
du SGB II (deuxième livre du code social allemand). 

Selon les motifs de l’ordonnance de renvoi, le litige dans l’affaire  C-299/14 
s’inscrit dans le cadre factuel suivant. Après avoir longtemps vécu en Espagne, la 
requérante n° 1, une ressortissante espagnole, a déménagé en Allemagne 
accompagnée de sa fille, qui est elle aussi  une  ressortissante  espagnole. Ce 
déménagement a eu lieu en avril 2012. La requérante a commencé à exercer un 
emploi à partir de juin 2012. 

Le partenaire de la requérante (requérant n° 2) l’a rejointe en juin 2012 
accompagné de leur deuxième enfant. Eux aussi sont des ressortissants espagnols. 
Le requérant n° 2 bénéficiait auparavant, et ce depuis plus de douze  mois, du 
régime d’assurance-chômage espagnol. 

À partir de juillet 2012, les requérants nos 1 et 2 ont perçu  des allocations 
familiales au titre des enfants. À la fin du mois de juillet 2012, tous les quatre 
(parents et enfants) ont demandé à l’organisme défendeur l’octroi de prestations 
visant à garantir des moyens de subsistance  en application du SGB II. 
L’organisme défendeur a accordé ces prestations à tous les requérants à compter 
d’octobre 2012. Il a toutefois refusé de les accorder au requérant n° 2 ainsi qu’au 
deuxième enfant  pour les mois d’août et septembre, au motif qu’ils ne 
remplissaient pas encore la condition d’un séjour de trois mois en Allemagne 
(article 7, paragraphe [1], deuxième phrase, point 1, du SGB II). 

Les requérants ont formé contre ce refus, devant le tribunal des affaires sociales de 
Gelsenkirchen  (Sozialgericht Gelsenkirchen), un recours dans lequel ils ont 
obtenu gain de cause. L’organisme défendeur a toutefois fait appel de ce jugement 
devant la juridiction de renvoi (Landessozialgericht Nordrhein-Westfalen). 

Dans ce contexte, la juridiction d’appel a décidé de saisir la Cour de justice des 
questions préjudicielles suivantes: [Or. 4] 
1) Le principe de non-discrimination prévu à l’article 4 du règlement (CE) 
n° 883/2004 s’applique-t-il  -  à l’exception de l’exclusion de l’exportation des 
prestations prévue à l’article 70, paragraphe 4, dudit règlement - également aux 
prestations spéciales en espèces à caractère non contributif au sens de 
l’article 70, paragraphes 1 et 2, du règlement n° 883/2004? 

 

GARCIA-NIETO E.A. 
2) En cas de réponse affirmative à la première question, des restrictions au 
principe de non-discrimination prévu à l’article 4 du règlement n° 883/2004 par 
des dispositions de la législation nationale de transposition de l’article 24, 
paragraphe 2, de la directive 2004/38/CE en vertu desquelles l’accès auxdites 
prestations n’existe en aucun cas pendant les trois premiers mois du séjour 
lorsque des citoyens de l’Union n’ont en République fédérale d’Allemagne ni la 
qualité de travailleur salarié ou de travailleur non salarié ni un droit à la libre 
circulation en vertu de l’article 2, paragraphe 3, de la loi allemande sur la libre 
circulation des citoyens de l’Union (Gesetz über die allgemeine Freizügigkeit von 
Unionsbürgern, ci-après le «FreizügG/EU») sont-elles possibles et le cas échéant 
dans quelle mesure? 
3) En cas de réponse négative à la première question, des principes de non-
discrimination énoncés par ailleurs par le droit primaire - en particulier par les 
dispositions combinées de l’article 45, paragraphe 2, et de l’article 18 TFUE – 
font-ils obstacle à une disposition nationale qui refuse sans exception à des 
citoyens de l’Union, pendant les trois premiers mois de leur séjour, une prestation 
sociale qui sert à garantir des moyens de subsistance et qui dans le même temps 
facilite également l’accès au marché du travail, lorsque ces citoyens de l’Union 
n’ont certes en République fédérale d’Allemagne ni la  qualité de travailleur 
salarié ou de travailleur non salarié ni un droit à la libre circulation en vertu de 
l’article 2, paragraphe 3, du FreizügG/EU, mais peuvent se prévaloir d’un lien 
réel avec l’État d’accueil et, en particulier, avec le marché du travail de l’État 
d’accueil? 
II. POSITION DE LA RÉPUBLIQUE DE POLOGNE 
II.1. Première question 

La  première question vise en substance à déterminer si le principe de non-
discrimination  prévu à l’article 4 du règlement (CE) n° 883/2004 1  s’applique 
également aux  prestations spéciales en espèces à caractère non contributif. Il 
convient de s’attendre à ce que la Cour [Or. 5] statue bientôt sur cette question 
dans son arrêt dans l’affaire C-333/13, Dano 2. Néanmoins, dans l’attente de cet 
arrêt  et  compte tenu du  caractère essentiel de cette question pour la présente 
affaire  également, la Pologne présente de manière succincte les arguments qui, 
selon elle, militent en faveur d’une réponse affirmative. 

Il convient d’observer que l’article 3, paragraphe 3, du  règlement  (CE) 
n° 883/2004 dispose explicitement que ce règlement «s’applique également aux 
prestations spéciales en espèces à caractère non contributif visées à l’article 70». 
 1 –  Règlement (CE) n° 883/2004 du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, 
portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale (JO L 166, p. 1). 
2 –  Une question analogue a été posée par la juridiction de renvoi dans l’affaire C-67/14, 
Alimanovic. 
 
 


AFFAIRE C-299/14 – 12 
Selon l’article 4 du  règlement (CE) n° 883/2004,  «à  moins que le présent 
règlement n’en dispose autrement, les personnes auxquelles le présent règlement 
s’applique bénéficient des mêmes prestations et sont soumises aux mêmes 
obligations, en vertu de la législation de tout État membre, que les ressortissants 
de celui-ci». L’article 70, paragraphe 3, dispose quant à lui que seul l’article 7 et 
les autres chapitres du titre III du règlement (CE) n° 883/2004 ne s’appliquent pas 
aux prestations visées à l’article 70, c’est-à-dire  aux prestations spéciales en 
espèces à caractère non contributif. 

Il résulte donc de l’article 3, paragraphe 3, et de l’article 70, paragraphe 3,  du 
règlement (CE) n° 883/2004 que l’ensemble des dispositions des titres II, IV, V et 
VI, ainsi que toutes les dispositions du titre I, à la seule exception de l’article 7 du 
règlement (CE) n° 883/2004, s’appliquent aux prestations spéciales en espèces à 
caractère non contributif. L’article 4 du règlement (CE) n° 883/2004 figurant dans 
le titre I, son application n’a pas été exclue par l’article 70, paragraphe 3, de ce 
règlement. 
10  En  outre, il convient d’observer que les articles 4 et 70 du  règlement (CE) 
n° 883/2004 correspondent respectivement aux articles 3 et 10 bis du règlement 
(CEE) n° 1408/71 3.  Qui plus est,  de nombreux considérants du  règlement (CE) 
n° 883/2004 renvoient à la jurisprudence de la Cour relative au règlement (CEE) 
n° 1408/71 4. Pour ces raisons, aux fins de répondre à la première question, il 
convient de se référer à la jurisprudence de la Cour relative à l’article 10 bis du 
règlement (CEE) n° 1408/71. Or, dans les arrêts relatifs à cette disposition, la 
Cour a de nombreuses fois souligné que les restrictions aux règles générales de 
coordination des systèmes [Or. 6]  de sécurité sociale en ce qui concerne les 
prestations spéciales en espèces à caractère non contributif devaient faire l’objet 
d’une interprétation stricte 5. 
11  En conséquence, selon la Pologne, il ne fait pas de doute que le principe de non-
discrimination  prévu à l’article 4 du règlement (CE) n° 883/2004 s’applique 
également aux prestations spéciales en espèces à caractère non contributif. Il y a 
lieu d’ajouter que l’avocat général Wathelet a exprimé le même avis aux points 75 
à 86 de ses conclusions dans l’affaire Dano (C-333/13, EU:C:2014:341). 
II.2. Deuxième question 
12  La deuxième question vise en substance à déterminer si le  principe de 
non-discrimination  en raison  de la nationalité prévu à l’article 4 du règlement 
 3 –  Règlement (CEE) n° 1408/71 du Conseil, du 14 juin 1971, relatif à l’application des 
régimes de sécurité sociale aux travailleurs salariés, aux travailleurs non salariés et aux 
membres de leur famille qui se déplacent à l’intérieur de la Communauté (JO L 149, p. 2). 
4 –  Voir, par exemple, considérants 21, 24, 34 et 37 du règlement (CE) n° 883/2004. 
5 –  Voir arrêts Jauch (C-215/99, EU:C:2001:139, point 21); Perez Naranjo (C-265/05, 
EU:C:2007:26, point 29),  ainsi que Kersbergen-Lap et Dams-Schipper (C-154/05, 
EU:C:2006:449, point 25). 

 

GARCIA-NIETO E.A. 
(CE) n° 883/2004  peut être limité par  l’application de  dispositions nationales 
transposant l’article 24, paragraphe 2, de la directive 2004/38/CE 6. 
13  La juridiction  de renvoi semble partir du principe que l’application des 
dispositions nationales transposant la directive 2004/38/CE conduit 
nécessairement au refus d’accorder les prestations. Toutefois, le refus d’accorder 
les prestations pendant  les  trois  premiers mois du séjour  entraînerait  une 
différence de traitement des ressortissants d’autres États membres et pourrait dès 
lors  porter atteinte  au principe de non-discrimination en raison de la nationalité 
qui résulte clairement, en ce qui concerne les prestations en cause en l’espèce, de 
l’article 4 du règlement (CE) n° 883/2004. Dans cette situation, la juridiction de 
renvoi propose la solution selon laquelle le principe de non-discrimination prévu à 
l’article 4 du règlement (CE) n° 883/2004 est néanmoins soumis aux restrictions 
qui résultent  de  l’article 24, paragraphe 2,  de la directive 2004/38/CE,  et qu’en 
conséquence,  une  différence de traitement  des ressortissants d’autres  États 
membres est possible. 
14  Ce raisonnement semble reposer sur l’hypothèse suivante. Conformément à l’arrêt 
Brey (C-140/12,  EU:C:2013:565, points 58 à 62), dans certains cas, des 
prestations spéciales en espèces à caractère non contributif peuvent en même 
temps constituer  des prestations d’assistance sociale au sens de la directive 
2004/38/CE.  Le constat qu’une  prestation  [Or. 7]  est  en réalité une prestation 
d’assistance sociale au sens de la directive 2004/38/CE entraîne l’application des 
dispositions de cette directive; or, étant donné que l’article 24, paragraphe 2, de 
cette directive  prévoit clairement des restrictions  au principe de non-
discrimination, celles-ci devraient s’appliquer également aux prestations spéciales 
en espèces à caractère non contributif, nonobstant les  dispositions du règlement 
(CE) n° 883/2004. On peut en conclure ce qui suit: dès lors qu’une prestation peut 
être considérée comme une prestation d’assistance sociale, son octroi doit être régi 
par la directive 2004/38/CE, et les  dispositions du règlement (CE) n° 883/2004 
peuvent,  tout au plus,  être  appliquées conformément aux dispositions de cette 
directive. 
15  Selon la Pologne, un tel point de vue sur l’affaire serait cependant erroné. Il 
convient de souligner que, même lorsqu’une prestation spéciale en espèces à 
caractère non contributif peut être qualifiée de prestation d’assistance sociale au 
sens de la directive 2004/38/CE, elle ne perd pas pour autant  son statut de 
prestation spéciale en espèces à caractère non contributif au sens du règlement 
(CE) n° 883/2004 et n’est pas exclue du champ d’application de ses dispositions. 
Bien au contraire, l’article 3, paragraphe 3, du règlement  (CE)  n° 883/2004 
dispose clairement  que les prestations spéciales en espèces à caractère non 
 6 –  Directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, relative au 
droit des citoyens de l’Union et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner 
librement sur le territoire des États membres, modifiant le règlement (CEE) n° 1612/68 et 
abrogeant les directives 64/221/CEE, 68/360/CEE, 72/194/CEE, 73/148/CEE, 75/34/CEE, 
75/35/CE, 90/364/CE, 90/365/CEE et 93/96/CE (JO L 158, p. 77). 
 
 


AFFAIRE C-299/14 – 12 
contributif relèvent des dispositions de ce règlement, sous réserve des restrictions 
prévues à  l’article 70, paragraphe 3. Par conséquent, indépendamment de 
l’éventuelle possibilité de déroger au principe de non-discrimination en raison de 
la nationalité, les prestations spéciales en espèces à caractère non contributif sont 
soumises à l’ensemble des règles établies par le règlement (CE) n° 883/2004, dans 
la mesure prescrite par ce règlement. 
16  Comme cela a été indiqué dans les observations relatives à la première question, 
conformément à l’article 70, paragraphe 3, du règlement (CE) n° 883/2004, toutes 
les dispositions du titre I de ce règlement, à l’exception de l’article 7, s’appliquent 
aux prestations spéciales en espèces à caractère non contributif. Selon la Pologne, 
cela signifie qu’est également applicable à ces prestations l’article 6 du règlement 
(CE) n° 883/2004, qui concerne l’obligation  de  totalisation  des périodes 
d’assurance, d’emploi, d’activité non salariée et de résidence accomplies sous la 
législation de tout autre État membre. Par conséquent, aux fins de satisfaire à la 
condition  fixée par la législation nationale concernant  l’accomplissement d’une 
période de séjour minimale  en Allemagne, la juridiction de renvoi devrait, en 
application de la règle de droit figurant à l’article 6  du  règlement (CE) 
n° 883/2004, tenir compte des périodes de résidence des requérants dans un autre 
État membre. [Or. 8] 
17  Dans ce contexte, il convient d’observer que  l’article 6  du  règlement (CE) 
n° 883/2004  coïncide avec l’article 10 bis, paragraphe 2,  du  règlement (CEE) 
n° 1408/71. En conséquence, selon la Pologne, pour répondre à la deuxième 
question, il convient de se référer à la jurisprudence de la Cour concernant 
l’article 10 bis, paragraphe 2,  du  règlement (CEE) n° 1408/71.  Dans l’arrêt 
Swaddling (C-90/97,  EU:C:1999:96, point 30 et dispositif  de l’arrêt), la Cour a 
clairement indiqué que des dispositions nationales qui conditionnent l’octroi d’une 
prestation spéciale en espèces à caractère non contributif à l’accomplissement 
d’une période minimale de résidence dans l’État membre sont contraires à l’article 
10 bis du règlement (CEE) n° 1408/71. 
18  En  fixant  une  condition  de résidence sur son territoire pendant une durée 
déterminée  aux fins de l’octroi  d’un certain type de prestation, l’État membre 
cherche à ne donner accès aux prestations qu’aux personnes qui sont en mesure de 
démontrer un lien avec cet État. L’exigence d’une résidence sur le territoire d’un 
État membre va plus loin que l’exigence d’y résider. Il convient de souligner ici 
que, conformément à l’article 1er, sous j), du règlement (CE) n° 883/2004, le terme 
«résidence» désigne le «lieu où une personne réside habituellement». Cela signifie 
que le fait de résider est l’un des éléments constitutifs de la résidence, sans que 
cette disposition prévoie une  durée minimale pendant laquelle il convient de 
résider dans un État membre pour y  avoir sa résidence.  Il résulte de l’arrêt 
Bergemann (236/87, EU:C:1988:443, points 3 et 4 et 19 à 21) que le transfert du 
lieu de résidence dans un autre État membre peut intervenir immédiatement après 
le déménagement dans cet État. Par conséquent, l’État membre qui, aux fins de 
l’octroi de prestations spéciales en espèces à caractère non contributif, exige 

 

GARCIA-NIETO E.A. 
l’accomplissement d’une période de résidence sur son territoire doit tenir compte 
des périodes de résidence accomplies sur le territoire d’un autre État membre. Eu 
égard à ce qui précède, il convient de déclarer que l’État membre devrait d’autant 
plus considérer que la condition de séjour sur son territoire est remplie lorsque la 
personne a auparavant résidé sur le territoire d’un autre État membre. 
19  En outre, dans l’ordonnance de renvoi, la juridiction nationale indique elle-même 
qu’en l’espèce, l’intégration sociale des requérants dans l’État membre d’accueil a 
été réalisée dès leur arrivée de l’État membre dont ils sont ressortissants et dans 
lequel ils ont longtemps résidé. Cela signifie que, dès les trois premiers mois de 
leur séjour, les requérants satisfaisaient  à la condition de résidence visée à 
l’article 70, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 883/2004.  Il convient de 
souligner que, dans l’arrêt Bergemann, EU:C:1988:443, point 21, [Or. 9] la Cour 
a clairement indiqué  que la volonté de rejoindre les membres de sa famille 
résidant déjà dans un État constituait un élément témoignant de l’intégration de 
l’intéressé dans cet État. D’ailleurs, la prestation en cause a été accordée aux 
requérants dès le quatrième mois de leur séjour. On peut supposer que l’organisme 
accordant  la prestation n’avait pas de doute quant au fait que les requérants 
avaient leur résidence en Allemagne; en effet, dans le cas contraire, il aurait refusé 
de leur accorder cette prestation. Il semble donc que les requérants ont résidé de 
manière ininterrompue sur le territoire des États membres (d’abord en Espagne, 
puis en Allemagne). Conformément aux règles de coordination des systèmes de 
sécurité sociale dans l’Union, le changement de lieu de résidence sur le territoire 
de l’Union ne doit pas avoir  de conséquences négatives en ce qui concerne les 
effets que la législation applicable attache à l’accomplissement de telles périodes 
sur son propre territoire. 
20  La prise en compte de la période de résidence antérieure  des requérants en 
Espagne permettrait de leur accorder le bénéfice des prestations dès le dépôt de la 
demande,  y compris pour la période couvrant les trois premiers mois de leur 
séjour en Allemagne. 
21  À la lumière des considérations qui précèdent, selon la Pologne, y compris dans 
l’hypothèse où la prestation spéciale en espèces à caractère non contributif au sens 
du règlement (CE) n° 883/2004 serait considérée  comme  une  prestation 
d’assistance sociale au sens de la directive 2004/38/CE, les dispositions  du 
règlement (CE) n° 883/2004 sont pleinement applicables aux prestations spéciales 
en espèces à caractère non contributif, en ce comprise la règle de totalisation des 
périodes de résidence visée  à l’article 6,  sous réserve des restrictions prévues à 
l’article 70, paragraphe 3, de ce règlement. 
22  Compte tenu de la réponse affirmative proposée à la deuxième question, la 
Pologne ne proposera pas de réponse à la troisième question. 
 
 


AFFAIRE C-299/14 – 12 
III. PROPOSITION DE RÉPONSE 
23  Compte tenu de l’argumentation qui précède, la République de Pologne propose à 
la Cour de justice de répondre comme suit aux première et deuxième questions 
posées par la juridiction de renvoi: [Or. 10] 
1)  Le principe de non-discrimination prévu à l’article 4 du règlement (CE) 
n° 883/2004 s’applique également aux prestations spéciales en espèces à 
caractère non contributif au sens de l’article 70 de ce règlement. 
2)  Dans l’hypothèse où la prestation spéciale en espèces à caractère non 
contributif au sens du règlement (CE) n° 883/2004 serait considérée 
comme une prestation d’assistance sociale au sens de la directive 
2004/38/CE, les dispositions du règlement (CE) n° 883/2004 sont 
pleinement applicables aux prestations spéciales en espèces à caractère 
non contributif, en ce comprise la règle de totalisation des périodes de 
résidence visée à l’article 6, sous réserve des restrictions prévues à 
l’article 70, paragraphe 3, de ce règlement. 
Bogusław Majczyna 
Agent de la République de Pologne